L’hypnose, ça fait quoi sur le cerveau ?

L’hypnose est de plus en plus reconnue, y compris dans le monde médical, comme une technique thérapeutique qui favorise le mieux-être.

Les bienfaits de l’hypnose sont nombreux, et des études scientifiques commencent à les démontrer. Parmi ses nombreuses applications, l’hypnose permet de se débarrasser de comportements ou de croyances qui nous limitent, ou d’automatismes qui sont toxiques, comme la cigarette, les addictions, l’onychophagie, et bien d’autres encore.

La gestion du stress, les angoisses, les troubles du sommeil, l’énurésie et les cauchemars chez les enfants, certains troubles sexuels, sont typiquement des maux qui peuvent être largement atténués grâce à l’hypnose, parfois en complément d’un suivi par un professionnel de santé.

En milieu hospitalier, l’hypnose est de plus en plus utilisée pour soulager la douleur, détendre des patients avant une opération, voire même se substituer à une anesthésie.

Mais que sait-on aujourd’hui des effets que produit l’état de transe hypnotique sur le fonctionnement de notre cerveau ?

Grâce à l’imagerie médicale qui a fait des progrès importants sur les 20 dernières années, on peut visualiser ce qui se passe dans le cerveau d’une personne lorsqu’elle est en état d’hypnose !

Les chercheurs ont pu repérer, grâce à des images IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) d’un cerveau sous hypnose, les régions qui sont mobilisées, et celles qui tournent au ralenti.

 

Alors ça donne quoi ?

D’abord, on observe une baisse de l’activité du cortex cingulaire antérieur dorsal

Pendant une séance d’hypnose, lorsque le sujet est en transe, les chercheurs ont pu constater une diminution de l’activité dans une région du cerveau que l’on appelle le cortex cingulaire antérieur dorsal.

Le cortex cingulaire antérieur joue un rôle d’interface entre l’émotion et la cognition, c’est cette zone qui sert à transformer nos sentiments en intentions et en actions. Cette zone est activée dans des fonctions comme le contrôle de soi, la concentration pour résoudre un problème, la reconnaissance de nos erreurs, l’adaptabilité lorsque notre environnement change. Ce sont des fonctions qui impliquent un lien étroit avec nos émotions.

Un exemple d’activation du cortex cingulaire : lorsque l’on pique une personne avec une aiguille, son cortex cingulaire augmente son activité, mais ces mêmes neurones du cortex cingulaire vont aussi s’activer lorsque la personne voit quelqu’un se faire piquer par une aiguille ! Comme s’il n’existait pas de frontière entre la personne et l’autre.

Pendant une séance d’hypnose, les échanges neuronaux sont diminués dans cette zone, c’est ce qui permet l’entrée dans un état de relaxation profonde. L’activité de cette zone du cerveau étant ralentie, la personne se retrouve déconnectée de son environnement extérieur, elle est si absorbée qu’elle ne se préoccupe que de son environnement immédiat.

En fait, les chercheurs ont démontré qu’une personne sous hypnose lâche prise par rapport à tout ce qui la préoccupe dans son environnement extérieur.

Attention, même si cette zone du cerveau est moins active, le cerveau reste bien actif !

C’est juste que l’état de transe hypnotique permet à la personne hypnotisée d’appréhender les choses et de réfléchir autrement en activant d’autres parties de son cerveau, et donc d’autres ressources ! C’est en quelque sorte une approche différente de la réflexion, pour aller trouver des solutions ailleurs dans son cerveau.

Quelles sont les zones du cerveau qui s’activent en état d’hypnose ?

Plusieurs expériences ont été réalisées par des chercheurs en médecine, en utilisant l’imagerie médicale sur des personnes en hypnose, en les comparant à des groupes témoins.

Le professeur David Spiegel de l’université de Stanford aux Etats-Unis a démontré que l’état hypnotique entraîne une augmentation des connexions entre la partie du cerveau impliquée dans le contrôle de nos actions (le cortex préfrontal dorsolatéral ou DLPFC) et la partie qui règle les fonctions corporelles (insula).

L’hypnose permet ainsi aux personnes de contrôler leurs réactions physiques en réponse à des pensées ou des facteurs de stress.

Une autre expérience a fait l’objet d’un film du CNRS intitulé « L’hypnose, l’imaginaire aux commandes » qui explique très bien ce qui se passe dans le cerveau d’une personne en état d’hypnose.

https://images.cnrs.fr/video/2941

Ce film raconte l’expérience réalisée par des chercheurs de la faculté de médecine de Genève sur deux groupes de personnes, l’un sous hypnose, et l’autre en état de veille normale, grâce l’imagerie produite par l’IRM.

Les personnes devaient effectuer une tâche consistant à appuyer ou non sur un bouton, en fonction de la couleur de la main qui leur était projetée sur un écran : la main grise indiquait de se préparer à appuyer sur le bouton, la main verte d’appuyer sur le bouton, et la main rouge de ne rien faire.

Sans rentrer dans les détails scientifiques très bien expliqués dans le film, les chercheurs ont constaté que, pour les personnes en état d’hypnose, une zone supplémentaire du cerveau est activée par rapport aux autres. Cette zone s’appelle le précunéus, qui est impliqué dans l’imagination et l’image de soi.

Les résultats révèlent que l’hypnose provoque une reconfiguration de la communication entre plusieurs régions du cerveau, c’est-à-dire que ce sont d’autres connexions entre différentes zones du cerveau qui sont utilisées.

Sous hypnose, c’est l’imagination qui prend le dessus, et on ne réfléchit pas de la même manière qu’en étant conscient puisque les réseaux de communication entre les zones du cerveau ne sont pas les mêmes.

En réalité, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le cerveau d’une personne en état d’hypnose est en hyper vigilance, très actif, sauf que ce sont des zones différentes qui sont sollicitées par rapport à une personne qui n’est pas en hypnose.

Est-ce que ce sont les mêmes zones qui sont activées lors du sommeil ?

Non, et là encore l’imagerie médicale le démontre.  Les chercheurs ont pu vérifier qu’une cartographie du cerveau sous hypnose n’est semblable ni à l’état de sommeil, ni à l’état d’éveil. En effet, ce ne sont pas les mêmes zones du cerveau qui sont activées que lorsque l’on dort ou que l’on rêve, ou que l’on est éveillé.

En état d’hypnose, certaines zones présentent une hyperactivité très visible sur les images, tandis que d’autres semblent « tourner au ralenti ».

Que peut-on en conclure ?

La première conclusion est que le fonctionnement du cerveau pendant une transe hypnotique est très spécifique : ce n’est ni celui de l’éveil, ni celui du sommeil. Il existe donc bien un état hypnotique qui correspond à une activité particulière du cerveau avec :

     

      • Un détachement vis-à-vis de ses propres actions

      • Une focalisation importante de l’attention sur les sensations et émotions internes

      • Une rupture de contact avec l’environnement

    Le circuit de communication entre différentes parties du cerveau est très différent en état d’hypnose par rapport à un état conscient, éveillé. Certaines zones du cerveau, non activées lorsque l’on est conscient s’activent en état hypnotique et inversement.  

    C’est comme si les neurosciences avaient enfin démontré que l’on peut, en état d’hypnose, aller activer des zones du cerveau supplémentaires, pour y puiser les ressources et solutions nécessaires à notre mieux-être.

    Je vous reçois dans l’un de mes cabinets, à Paris 16ème boulevard Murat ou Paris 3ème Rue Rambuteau.

    N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions, ou pour prendre rendez-vous

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